En l’espace de cinq ans, la crise syrienne a fait voler en éclats la crédibilité des instances internationales visant à la protection des nations tout en rendant inopérants les principes humanitaires et les conventions qui en découlent.
Durant cette même période, les valeurs de fraternité et de solidarité prônées par certains pays européens furent elles aussi balayées d’un revers de manche. Alors qu’il devenait urgent de mettre en application ces valeurs et d’accueillir sur son sol les victimes d’une des crises humanitaires les plus graves depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe a préféré tourner le dos aux syriens en optant pour une politique du refoulement.
Face aux difficultés extrêmes rencontrées par les organisations humanitaires pour opérer de manière indépendante en Syrie, les principes de l’action humanitaire ont vite été étouffés par les acteurs de ce conflit qui utilisent l’aide comme arme de guerre. A cause des restrictions imposées par les autorités de Damas, l’assistance humanitaire dite « officielle » n’a pas le choix de ces bénéficiaires ni de son action qui est pilotée par le gouvernement Syrien (GoS). Pour celles qui ont décidés d’opérer en Syrie de manière légale, les agences humanitaires basées à Damas doivent généralement passer par une collaboration forcée avec l’organisation gouvernementale du Croissant Rouge Syrien (SARC). Quant aux organisations humanitaires « non officielles » qui tentent d’apporter une assistance aux populations assimilées à des terroristes par le gouvernement syrien, elles doivent composer avec des réseaux d’activistes et des groupes de l’opposition si elles veulent atteindre les victimes les plus affectées par ce conflit. Que ce soit pour des raisons d’obstruction persistante de l’aide humanitaire en Syrie ou à cause de la forte insécurité qui règne dans le pays, le problème d’accès aux victimes de ce conflit – principalement celles qui sont prise au piège dans des zones assiégées – représente de facto l’enjeu majeur de cette crise ; enjeu qui ne peut être surmonté sans une logistique humanitaire adaptée à ce type de contraintes.
Cet article propose une analyse de la logistique humanitaire d'urgence (LHU) qui a été mise en place en Syrie pour contourner les lignes de blocage des sièges militaires les plus sévères malgré les risques énormes encourus au quotidien par les acteurs de cette logistique. Au travers de réseaux d’approvisionnement souterrains, plusieurs tonnes de médicaments, de nourriture ou d’autres produits essentiels sont envoyées chaque jour pour soulager les souffrances de ces populations assiégées considérées par certains comme « terroristes » et par d’autres comme « difficilement accessibles ». Avant de décrire les conditions nécessaires à l’organisation de cette logistique très atypique ainsi que les enjeux et limites inhérents à ce type d’opérations clandestines, l’auteur revient en premier lieu sur les spécificités du contexte syrien ainsi que les différents modes opératoires adoptés pour porter assistance aux victimes de cette guerre effroyable.
Durant cette même période, les valeurs de fraternité et de solidarité prônées par certains pays européens furent elles aussi balayées d’un revers de manche. Alors qu’il devenait urgent de mettre en application ces valeurs et d’accueillir sur son sol les victimes d’une des crises humanitaires les plus graves depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe a préféré tourner le dos aux syriens en optant pour une politique du refoulement.
Face aux difficultés extrêmes rencontrées par les organisations humanitaires pour opérer de manière indépendante en Syrie, les principes de l’action humanitaire ont vite été étouffés par les acteurs de ce conflit qui utilisent l’aide comme arme de guerre. A cause des restrictions imposées par les autorités de Damas, l’assistance humanitaire dite « officielle » n’a pas le choix de ces bénéficiaires ni de son action qui est pilotée par le gouvernement Syrien (GoS). Pour celles qui ont décidés d’opérer en Syrie de manière légale, les agences humanitaires basées à Damas doivent généralement passer par une collaboration forcée avec l’organisation gouvernementale du Croissant Rouge Syrien (SARC). Quant aux organisations humanitaires « non officielles » qui tentent d’apporter une assistance aux populations assimilées à des terroristes par le gouvernement syrien, elles doivent composer avec des réseaux d’activistes et des groupes de l’opposition si elles veulent atteindre les victimes les plus affectées par ce conflit. Que ce soit pour des raisons d’obstruction persistante de l’aide humanitaire en Syrie ou à cause de la forte insécurité qui règne dans le pays, le problème d’accès aux victimes de ce conflit – principalement celles qui sont prise au piège dans des zones assiégées – représente de facto l’enjeu majeur de cette crise ; enjeu qui ne peut être surmonté sans une logistique humanitaire adaptée à ce type de contraintes.
Cet article propose une analyse de la logistique humanitaire d'urgence (LHU) qui a été mise en place en Syrie pour contourner les lignes de blocage des sièges militaires les plus sévères malgré les risques énormes encourus au quotidien par les acteurs de cette logistique. Au travers de réseaux d’approvisionnement souterrains, plusieurs tonnes de médicaments, de nourriture ou d’autres produits essentiels sont envoyées chaque jour pour soulager les souffrances de ces populations assiégées considérées par certains comme « terroristes » et par d’autres comme « difficilement accessibles ». Avant de décrire les conditions nécessaires à l’organisation de cette logistique très atypique ainsi que les enjeux et limites inhérents à ce type d’opérations clandestines, l’auteur revient en premier lieu sur les spécificités du contexte syrien ainsi que les différents modes opératoires adoptés pour porter assistance aux victimes de cette guerre effroyable.